Proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur

Le malaise agricole est profond. Notre agriculture traverse une crise structurelle. Nombre d’agriculteurs ne parviennent pas à vivre de leur travail et la mondialisation déloyale met à mal plusieurs de nos filières.

Cette proposition de loi s’inscrit en complémentarité de l’examen du projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Elle vise à apporter des réponses concrètes à des situations d’impasses dans lesquelles se trouvent de nombreuses filières agricoles françaises, suscitant incompréhension et désarroi parmi les agriculteurs, et contribuant à la montée de la colère dans les campagne en même temps qu’à un déclin rapide des performances de la ferme France.

Simplifier la vie des agriculteurs, oui ! Mettre en péril leur santé, celle des consommateurs et l’environnement, non ! Les sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) se sont fermement opposés à la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Loin de répondre aux besoins réels des paysans, ce texte démagogique, défendu par la droite et soutenu par le gouvernement, renie nos engagements environnementaux et menace la santé humaine, en particulier celle des agriculteurs eux-mêmes.

Ni l’assouplissement des règles liées à l’usage des pesticides, ni la remise en cause des autorités environnementales, ni la normalisation des mégabassines, ni la réautorisation des néonicotinoïdes ne sauront répondre à ce malaise. Pour remédier à la crise de notre agriculture, il existe d’autres chemins que la régression environnementale et sanitaire. Si les agriculteurs souhaitent que les procédures administratives soient allégées, ils demandent avant tout à pouvoir vivre de leur travail, avec un revenu agricole digne – un enjeu totalement ignoré par cette proposition de loi. Ils attendent des prix rémunérateurs, avec un encadrement des marges dans les chaînes de valeurs, et une lutte renforcée contre abus de certains intermédiaires.