Intervention en débat sur l’apprentissage

À l’occasion du débat au Sénat consacré à l’apprentissage, j’ai tenu à rappeler que ce dispositif ne saurait être réduit à un simple parcours de formation. Il constitue, au contraire, un levier stratégique majeur face aux défis économiques, sociaux, écologiques et territoriaux que nous devons relever collectivement.

Dans notre région des Pays de la Loire, 20 % des apprentis se forment dans le secteur de l’artisanat – un pilier de notre économie locale et un vecteur essentiel de la transmission de nos savoir-faire. Ces formations impliquent des coûts élevés liés à l’équipement, aux matières premières, ou encore à l’adaptation permanente aux évolutions techniques. Pourtant, les aides publiques dont elles bénéficient sont en diminution.

Dans ce contexte, j’ai plaidé pour un accompagnement renforcé des maîtres d’apprentissage, ainsi que pour une adaptation ambitieuse de l’offre de formation, en particulier dans les filières en tension telles que l’aide à domicile, le secteur social ou encore les métiers de bouche.

L’apprentissage reste également marqué par une forte segmentation genrée. Il est indispensable d’agir pour en renforcer la mixité et promouvoir la féminisation des parcours, notamment dans les filières historiquement masculines.

Par ailleurs, j’ai dénoncé les dérives observées chez certaines structures privées à but lucratif qui bénéficient d’aides publiques sans garantir de réelle plus-value pédagogique. Une équité dans l’attribution des financements doit être restaurée de toute urgence.

Enfin, j’ai alerté sur les effets de la réforme de l’exonération des charges, qui risque de fragiliser davantage encore ce secteur en décourageant les entreprises de s’engager.

L’apprentissage mérite mieux. Il s’agit d’un enjeu d’avenir pour nos jeunes, nos territoires et l’ensemble de nos filières d’excellence.