Quelle politique de cohésion européenne pour nos régions ?

Lors d'une table ronde consacrée à la politique de cohésion européenne et à ses articulations avec les politiques régionales, j'ai souhaité exprimer plusieurs préoccupations relatives à l'évolution des grands équilibres budgétaires et à l'avenir de ces politiques structurantes pour nos territoires.

J’ai souligné l’importance de mieux comprendre la relation et l’évolution respective entre la politique de cohésion et la politique agricole commune, qui représentent à elles deux les piliers historiques de l’action de l’Union européenne dans nos régions. Il est essentiel d’engager une réflexion prospective sur leur articulation, leur complémentarité et leur impact à long terme.

J’ai également alerté sur les conséquences du contexte budgétaire extrêmement tendu que traversent aujourd’hui l’ensemble des collectivités territoriales. Ce contexte met en péril leur capacité à assurer le cofinancement nécessaire aux projets européens. Or, sans ce cofinancement, les fonds européens risquent de rester sous-utilisés, fragilisant ainsi les dynamiques de développement local.

La situation est particulièrement préoccupante en région Pays de la Loire, où des choix budgétaires récents témoignent d’un désengagement progressif sur les questions européennes: fermeture du bureau de la région à Bruxelles, suppression des subventions aux Maisons de l’Europe, et réduction du soutien aux politiques européennes sur le territoire.

C’est un paradoxe inquiétant : alors même que l’on incite de plus en plus les acteurs locaux à se tourner vers l’Union européenne pour pallier les manques budgétaires nationaux, on réduit les leviers qui permettraient justement de capter efficacement ces financements.

Il s’agit d’un enjeu à la fois budgétaire et profondément politique: décrocher un projet ou un programme européen, c’est inscrire son territoire, ses collectivités et ses citoyens dans une dynamique européenne concrète, en phase avec les valeurs et les ambitions portées par l’Union.

En réponse, il a été rappelé la nécessité de travailler étroitement avec les régions dans une logique de coopération et d’incitation, afin d’inscrire utilement des réformes à l’échelle régionale sans les imposer. Il s’agit d’identifier, dans chaque territoire, les leviers d’action les plus pertinents pour renforcer l’impact des politiques européennes.